Vers La Graciosa, de Sines à Caleta del Sebo
Une traversée de 600 milles pas très pépère...
Le résumé par l'équipage
Cap sur La Graciosa
Départ de Sines vendredi à 14h30 par un vent de Nord Est soutenu mais sans plus (20 nœuds soit 38km/heure) et par un beau soleil.
Mais rapidement les conditions se dégradent : le vent forcit, la mer devient houleuse et la vie à bord vite inconfortable. En quelques heures, le cockpit est transformé en baignoire à plusieurs reprises. Lors de l’ouverture du coffre pour attraper les gilets gonflables, deux d’entre eux sont déclenchés par des paquets de mer qui s'y invitent...
C’est pourquoi nous décidons de longer la côte jusqu'au cap Sao Vincente afin de bénéficier de conditions plus clémentes et de traverser perpendiculairement les rails des cargos montant et descendant de Gibraltar. Les conditions sont alors plus favorables et dans la nuit, vers 1h30 du matin nous entamons la traversée des rails.
18 à 30 nœuds de vent
Les deux jours suivants nous avons 18 à 30 nœuds de vent, une mer agitée à forte.
Reprenant notre rythme de repas gastronomiques accompagnés de bons vins (avec modération) préparés dans des conditions parfois extrêmes, la routine s’installe à bord...
Drame de la mer...
Rien n’arrête notre équipage de fins gourmets prêts à tout pour se délecter de raie aux petits légumes, gratins de courgettes au lard de Sines, bananes au chocolat, tortilla au chorizo, salades variées. C’est dimanche vers 15h00 que le drame survient...
En effet, le vent étant légèrement tombé, nous décidons d’envoyer le spi. Mais la mer étant encore relativement formée, le bateau entreprend un roulis rythmique*, passant bord sur bord.
Jusqu'au moment où, sur une vague un peu plus grosse, Bryell part à l’abattée*, le tangon vient prendre un bain faisant pivoter le bateau sur l’axe du tangon et tord son tout nouveau rail.
L’équipage au comble de la concentration, en communion totale, affale le spi rapidement avec efficacité. La plus belle manœuvre des deux semaines !
Réduction de toile
À partir de ce moment nous réduisons la toile et naviguons avec le génois tangonné et demi-enroulé pendant presque 24 heures. Sous-toilé, la navigation est peu confortable avec beaucoup de roulis.
Mais l’arrivée est proche et notre équipage garde le moral malgré l’humidité qui règne dans Bryell.
Le vent tourne très légèrement au Nord-Est. Aussi, nous empannons au Nord de Lanzarote pour mettre le cap sur notre escale, Caleta del Sebo à La Graciosa.
En savoir + @laviedebryell
*Bryell pour les nuls
Roulis rythmique : plein vent arrière, dans la brise, un voilier a tendance a prendre lentement un mouvement de pendule. La pression du vent s'exerce alors alternativement d'un côté ou l'autre du bateau ce qui peut entraîner un départ au lof ou à l'abattée...